INTRODUCTION.
XXI
neuve, à 'charge par les religieuses de laisser aux donateurs l'usufruit du logis qu'ils occupaient près de la porte d'entrée du monastère, de leur fournir, leur vie durant, pain, vin et pitance, de faire blanchir leur linge et de les faire inhumer dans leur église, avec le même service que pour l'une des religieuses professes (n° 4401). Quelquefois même intervenait un contrat en bonne et due forme, qui précisait avec un luxe de détails toutes les exigences auxquelles devaient se plier les maisons religieuses en échange des libéralités qu'elles recevaient. Nous citerons le cas d'un laboureur de vignes de Saint-Germain-des-Prés et de sa femme, qui font donation de leurs biens au couvent des Hautes-Bruyères, mais stipulent que les religieuses devront leur assurer un logis convenable, leur fournir six muids de vin par an du cru de leurs vignes, de la chair cuite ou crue aux jours gras, des œufs et du poisson aux jours maigres, avec fruits, beurre et fromage, du pain blanc, du bois pour faire du feu dans leur chambre, quand le temps le requerra; ce n'est pas tout, les donateurs entendaient aussi être pourvus de vêtements, savoir, d'une robe de gros gris fourrée de grosse panne, appelée «en commun langaige robbe de nuict t», d'une paire de pantoufles par année, de deux paires de souliers, d'une paire de chausses de drap noir, avec un bonnet, d'un chapeau et un ctjacqueteau de demi-ostade », doublé de .futaine, pour-le mari. Les re­ligieuses s'engageaient en outre à mettre à leur disposition l'une des servantes de la maison, en cas de besoin, à les faire panser, médiciner et soigner en leurs maladies, enfin à faire chercher leur mobilier à Paris pour l'amener au couvent (n° 4399). Certaine veuve, qui s'était retirée au couvent des Augustins de Lagny, y recevait la mème pitance que les reli­gieux, avec un demi-setier de vin chaque jour au dîner et au souper, on devait aussi veiller à l'entretien de ses habits et la soigner en cas dc maladie ; en revanche ladite veuve s'engageait à rendre au monastère tous les services à sa portée, a eii choses licittes, honnestes et raison­nables ii (n° 4512).
Nombre de donations faites par des parents à leurs proches sont inspi­rées par des considérations de tout autre ordre que celles qui pouvaient diriger les actes de vieillards, désireux de s'assurer à la fois une existence